J'ai créé ces pages en l'an 2000, époque à laquelle on ne trouvait pas encore de site Internet sur ces sujets.
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LIVRET et PASSEPORT OUVRIER
LIVRET OUVRIER
En 1803 fut institué par Napoléon le Livret ouvrier, afin de restreindre la libre circulation des ouvriers en France.
Tout ouvrier voyageant sans livret est réputé vagabond et condamné comme tel. Il ne peut quitter un employeur qu'après que celui-ci eut signé un quitus sur le livret, la signature devant être certifiée par une autorité, et ne peut quitter une commune sans le visa du Maire ou de la Gendarmerie, avec indication du lieu de destination.
L'employeur doit inscrire sur le livret la date d'entrée dans l'entreprise puis la date de sortie, et indiquer que l'ouvrier le quitte libre de tout engagement.
La perte du Livret interdit de travailler et de quitter la commune du dernier domicile, jusqu'à obtention d'un nouveau livret.
PASSEPORT INTÉRIEUR
Tout voyageur devait de plus
posséder un passeport intérieur en règle. Celui-ci apparut en 1724
et fut réservé aux vagabonds, puis, à partir de 1765 et
jusqu'à la Révolution, les artisans ne peuvent sortir du
Royaume sans passeport, afin de protéger les secrets des
fabrications françaises.
En 1792 fut institué un nouveau passeport pour se
déplacer à l'intérieur du Royaume, qui en 1795 devint
obligatoire pour voyager en dehors de son Canton ; ce passeport
temporaire portant mention du lieu de destination n'était délivré qu'aux citoyens
ayant prêté serment civique, et devait être visé par le
comité de section le plus proche lors de l'arrivée à
destination.
En 1810 il devint obligatoire de le faire viser par le Maire,
Sous-préfet ou Préfet.
L'obligation de détenir un passeport ne tomba en désuétude que vers 1860.
En 1810 furent interdites les
coalitions d'ouvriers :
"Toute coalition de la part des
ouvriers pour faire cesser en même temps de travailler,
interdire le travail dans un atelier, empêcher de s'y rendre et
d'y rester avant ou après de certaines heures, et, en
général, pour suspendre, empêcher, enchérir les travaux, s'il
y a eu tentative ou commencement d'exécution, sera punie d'un
emprisonnement d'un mois au moins, et de trois mois au plus.
Les chefs ou moteurs seront punis d'un emprisonnement de deux à
cinq ans.
Seront punis aussi de la même peine les ouvriers qui auront
prononcé des amendes, des défenses, des interdictions ou toutes
proscriptions sous le nom de damnations, et sous quelque
qualification que ce puisse être, soit contre les directeurs
d'ateliers et entrepreneurs d'ouvrages, soit contre les autres.
Dans le cas du présent article et dans celui du précédent, les
chefs ou moteurs du délit pourront, après l'expiration de leur
peine, être mis sous la surveillance de la haute police pendant
deux ans au moins et cinq ans au plus."
Le texte ci-dessus était reproduit sur la couverture intérieure des livrets ouvriers.
Le délit de coalition fut supprimé en 1864.
(En contre-partie, "les coalitions patronales qui visent injustement et abusivement à l'abaissement des salaires sont passibles de poursuites")...
- 1813 : interdiction du travail
dans les mines pour les enfants de moins de 10 ans.
- 1840 : les journées de 15 heures de travail sont habituelles
dans les fabriques de laine, coton et soie.
- 1841 : loi fixant la durée du travail journalier à 8h pour
les enfants de 8 à 12 ans, et à 12 h pour les enfants de 12 à
16 ans.
- 1848 : décret fixant la journée du travail des adultes à 10h
à Paris et 11h en province, et la même année rallongée à
12h.
- 1892 : loi fixant la durée du travail journalier à 12h pour
les hommes et 11h pour les femmes et les enfants.
- 1919 : loi fixant la durée du travail à 8h par jour.
Le Livret ouvrier ne fut supprimé qu'en 1890.