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CARTES D'ALIMENTATION (1914-1918 et 1940-1949) |
LORRAINE
Fortement peuplée au 1er millénaire avant notre ère essentiellement par deux peuples celtiques, les Médiomatriques au Nord et les Leuques au Sud, mais aussi par des Trévires plus au Nord et des Rèmes à l'Ouest, la Lorraine profita de la paix romaine en étant rattachée à la Belgique 1ère, avec pour capitale Trèves : les villes de Metz, Toul, Verdun furent fondées, la vallée de la Moselle, très prospère, devint un important axe de communication entre Cologne et Lyon.
Dès le IVe siècle eurent lieu des incursions dévastatrices de Barbares. L'invasion des Francs au Ve siècle (Burgondes, Alamans, Francs Saliens) (chute de Trèves en 406) vit l'introduction des dialectes Alémaniques à l'Est d'une ligne Thionville-Colmar. Ces dialectes sont regroupés sous le terme de FRANCIQUE, langue de Clovis, encore parlée aujourd'hui en Moselle sous trois formes différentes. Les noms actuels des villes et villages suivent la frontière linguistique de cette époque : au Nord-Est, les suffixes germaniques -ange, -ing, -inge, -ingen, -burg, -dorf, -heim, au Sud les suffixes romans -court, -ville, -viller, au Sud-Ouest les noms en -y, contraction Moyenâgeuse du -ius gallo-romain...
Les Huns, dirigés par Attila, pénétrèrent ensuite en Lorraine : Metz et Verdun furent pillées en 451.
La région de Metz, où Pépin le
Bref et Charlemagne résidaient volontiers, devint à partir de
511 le noyau de l'Austrasie, première entité
politique de la Lorraine et berceau de la dynastie Carolingienne
; Verdun et Metz devinrent les centres de la renaissance
culturelle. La christianisation eut lieu au VIIe siècle
grâce à la fondation de nombreuses abbayes. Selon les querelles
entre les enfants des rois Francs, l'Austrasie fut attribuée
tantôt au "royaume de France", tantôt à celui de
Germanie, jusqu'en 843.
Au traité de Verdun de 843 (partage de l'Empire
Carolingien entre les fils de Louis 1er le Pieux, lui-même fils
de Charlemagne), l'Austrasie fut attribuée à Lothaire 1er qui
créa le royaume de Lotharingie en 855 ;
celui-ci fut partagé dès 870 entre Charles le Chauve, "roi
de France", et Louis le Germanique, roi de Germanie,
(l'Alsace étant attribuée dès cette date à celui-ci), pour
finalement être abandonné totalement à la Germanie en 880 et transformé
en duché, qui comprit la Lorraine actuelle, la Wallonie
et la Rhénanie, et enfin divisé en 958 entre
Basse-Lorraine et Haute-Lorraine, laquelle,
appelée aussi Mosellane, forma enfin le
duché de Lorraine, qui reçut le comté de Bar, dont Domrémy
faisait partie. En 917, des Hongrois, les Ogres,
assiégèrent Remiremont (Vosges) et ravagèrent les alentours...
Les premières grandes déforestations eurent lieu durant le 11e
siècle.
Éloignés de leur suzerain, les ducs de Lorraine s'émancipèrent de l'Empereur Germanique, bataillant contre leurs propres vassaux et contre la prépondérance spirituelle des évêques de Metz jusqu'en 1122. Le duché fut tiraillé entre les influences rivales de la France, de la Bourgogne et de l'Empire.
Au début du 13e siècle les forêts vosgiennes étaient encore habitées d'aurochs, qui finirent par disparaître définitivement au milieu du siècle.
En 1300, la capitale devint Nancy. En 1337 débute la guerre de cent ans. Le comté de Bar fut érigé en duché en 1354 pour être de nouveau réuni à la Lorraine en 1431, année de la 1ère expédition française contre les visées bourguignonnes, guérilla qui se termina en 1477 par la défaite et la mort de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, devant Nancy, par les troupes du duc de Lorraine. (La Bourgogne fut alors rattachée à la France).
A la même époque (1453) prit fin la guerre de Cent ans, et avec elle le Moyen Age.
En 1545 Charles III de Lorraine épousa Claude de France, fille de Henri II, roi de France, et obtint en 1552 de Charles Quint, son suzerain, la reconnaissance de son duché comme "État libre et non incorporable", ce qui n'empêcha pas Henri II de s'emparer des 3 Évêchés, Metz, Toul et Verdun depuis toujours rattachés à l'autorité de Rome, véritables États dans l'État levant impôts et battant monnaie, qui ne pourront être repris (ils seront incorporés en 1648 au royaume de France en même temps que l'Alsace [moins Strasbourg et Mulhouse], au traité de Westphalie qui mit fin à la guerre de Trente ans).
De 1560 à 1598 eurent lieu les Guerres de Religion, et le duc de Lorraine tenta de reprendre les Évêchés. A partir de cette époque la Lorraine, demeurée à l'écart des grands conflits, connut un moment de prospérité jusqu'à la guerre de Trente ans (1618-1648), qui vit la guerre, la peste, puis la disette décimer la Lorraine, qui perdit plus de la moitié de sa population. Nancy fut elle-même ravagée par la peste entre 1630 et 1635.
En 1669 le duché fut occupé par les troupes françaises jusqu'en 1697, et la capitale transférée à Lunéville par le duc de Lorraine.
Le duc de Lorraine et les "occupants français" furent contraint d'octroyer des franchises d'impôts et des réductions de fermage à toute famille acceptant de s'installer dans les villages déserts, qui virent ainsi arriver des immigrants de toute part, y compris de Suisse.
En 1738 le duc de Lorraine,
pour prendre la couronne impériale germanique par son
mariage, céda son duché à Stanislas Leszczynski,
beau-père de Louis XV et roi éphémère de Pologne. Durant
30 années la Lorraine vivra son âge d'or, Stanislas se
comportant en souverain éclairé, favorisant la
scolarité, les arts, les hôpitaux et hospices, transformant
fastueusement Nancy dont la Place Stanislas constitue
le joyau. Durant le 18e siècle les terres en friche furent re-colonisées, la sidérurgie, la faïencerie, les cristalleries
prirent leur essor.
A sa mort en 1766, et suivant les traités
conclus lors de son avènement, la Lorraine revint à la
France, devenant une "intendance française",
et en droit "province étrangère" séparée du royaume
par des barrières douanières.
En 1790, création de la Meuse, Moselle, Meurthe et des Vosges (du nom de sa forêt, nommée sylva vosagus par Jules César, de Vosagus, dieu gaulois), et perte en 1815 de Sarrelouis et Sarrebruck. C'est à partir de 1848 que la Lorraine connaît un essor industriel considérable.
L'alphabétisation de la Lorraine, comme dans à peu près toute la France du Nord, à l'exception de la Moselle, fut précoce : en 1700 plus d'un tiers des habitants savait lire et écrire, et 80 % à la Révolution. La Moselle ne rattrapa son retard qu'à la fin du 19e siècle.
A partir de 1831 de nombreux Lorrains (et Alsaciens) émigrèrent en Algérie; une deuxième vague suivit après 1871, mais moins importante.
En 1854 une épidémie de choléra toucha Grand, dans les Vosges, qui fit fuir mes ancêtres Henry de ce village.
En 1871, l'Alsace, la presque totalité de la Moselle et une grande partie de la Meurthe, dont Metz, furent annexées par l'Allemagne après les capitulations de Metz et Sedan. Les Alsaciens et Lorrains purent opter pour la nationalité Française jusqu'en août 1872, "à la condition de transporter leur domicile en France et de s'y fixer" ; 50.000 à 100.000 personnes le feront dont 20 % des Messins (et mon arrière arrière-grand-père Jean François Duchêne, né à Thionville mais originaire de Nancy ). Les territoires non annexés de la Meurthe et de la Moselle forment le département de la Meurthe-et-Moselle. (la partie de l'Alsace non annexée formant le Territoire de Belfort) :
"La France renonce en faveur
de l'Empire allemand à tous ses droits et titres sur les
territoires situés à l'est de la frontière ci-après
désignée :
La ligne de démarcation commence à la frontière nord-ouest du
canton de Cattenom, vers le grand-duché de Luxembourg, suit,
vers le sud, les frontières occidentales des cantons de Cattenom
et Thionville, passe par le canton de Briey en longeant les
frontières occidentales des communes de Montois-la-Montagne et
Roncourt, ainsi que les frontières orientales des communes de
Sainte-Marie-aux-Chênes, Uni-Ail, Habonville, atteint la
frontière du canton de Gorze qu'elle traverse le long des
frontières communales de Vionville, Bouxières et Onville, suit
la frontière sud-ouest de l'arrondissement de Metz, la
frontière occidentale de l'arrondissement de Château-Salins
jusqu'à la commune de Pettoncourt dont elle embrasse les
frontières occidentale et méridionale, pour suivre la crête
des montagnes entre la Seille et le Moncel, jusqu'à la
frontière de l'arrondissement de Sarrebourg au sud de Garde.
La démarcation coïncide ensuite avec la frontière de cet
arrondissement jusqu'à la commune de Tanconville, dont elle
atteint la frontière au nord ; de là elle suit la crête des
montagnes entre les sources de la Sarre blanche et de la Vezouse
jusqu'à la frontière du canton de Schirmeck, longe la
frontière occidentale de ce canton, embrasse les communes de
Saales, Bourg-Bruche, Colroy-la-Roche, Plaine, Ranrupt, Saulxures
et Saint-Blaise-la-Roche du canton de Saales et coïncide avec la
frontière occidentale des départements du Bas-Rhin et du
Haut-Rhin jusqu'au canton de Belfort, dont elle quitte la
frontière méridionale non loin de Vourvenans pour traverser le
canton de Delle, aux limites méridionales des communes de
Bourogne et Froide-Fontaine et atteindre la frontière suisse, en
longeant les frontières orientales des communes de Jonchery et
Delle...Toutefois, le tracé indiqué a
subi les modifications suivantes, de l'accord des deux parties
contractantes : dans l'ancien département de la Moselle, les
villages de Sainte-Marie-aux-Chênes, près de
Saint-Privat-la-Montagne, et de Vionville, à l'ouest de
Rezonville, seront cédés à l'Allemagne ; par contre, la ville
et les fortifications de Belfort resteront à la France avec un
rayon qui sera déterminé ultérieurement."...
Durant la Guerre de 1914-1918 les régions de Verdun et Pont-à-Mousson seront ravagées, 9 villages furent rayés des cartes. En 1919, la France recouvre la Moselle (et les deux départements Alsaciens) qui reste concordataire avec ceux-ci car restés à l'écart de la séparation de l'Église et de l'État de 1905 (la Guyane française bénéficie également d'un régime proche).
En 1940, La Moselle fut de nouveau annexée de fait par l'Allemagne, plus de 100.000 francophones furent expulsés...