FAMILLE
CARAYON-DUCHÊNE
ANECDOTES FAMILIALES |
L'adolescence en BELGIQUE de Yvonne DUCHÊNE, ma mère |
Mes grands-parents s'installèrent en Belgique en novembre 1926,
où mon grand-père fut successivement directeur des succursales de Gand (12/1926-04/1931) puis de Anvers (04/1931-05/1940) des Grands Magasins belges "A L'INNOVATION" (500 employés à la succursale de
Anvers) [aujourd'hui Grands Magasins INNO].
Originaires de Paris, ils arrivaient alors du Havre où ils venaient de passer
5 ans
, mon grand-père y étant directeur du Magasin de Nouveautés
France Mode, 27 rue Thiers au Havre (01/10/1921-30/11/1926)
(devenu ensuite Prisunic). Leurs 2 filles Raymonde
et Yvonne y avaient commencé leur éducation artistique
.
De par cette fonction mes grands-parents et leurs deux filles avaient porte ouverte dans la Haute
Société, mon grand-père était ainsi membre du Rotary club . Ma future mère Yvonne,
arrivée donc en Belgique à l'âge de 9 ans et demi
,
eut ainsi une jeunesse et
une adolescence dorées, très loin de celles que ses parents avaient eues à Paris.
Mon grand-père n'acheta sa première voiture, une
imposante Renault
,
qu'en avril 1933 ; les transports en commun dans les villes de Gand
et Anvers étaient déjà performants y compris pour s'évader les week-ends
dans les campagnes alentour, comme le faisaient les gens aisés de l'époque.
De
1926 jusqu'à 1933 la famille partit chaque année en vacances par le train , bien avant que
la France n'eut connu les congés payés, à Étretat et dans les stations alentour, où ils retrouvaient leurs amis
, connus lorsqu'ils habitaient
Le Havre, de 1921 à 1926.
chez cousins à La Côte-St-André, août 1937
Sa vie quotidienne d'adolescente était rythmée par son école
de confection et stylisme de mode
,
les
leçons de piano (commencées dès le Havre) puis de violon
, sa chorale de chant, les entraînements de patinage
artistique
aux patinoires de Anvers et de Bruxelles (dont
elle fréquentait les membres des équipes professionnelles de hockey sur glace,
ne ratant aucun match international
),
les soirées du mercredi à la piscine de Bruxelles
,
les parties de tennis
, les soirées
du mardi à l'opéra (dont elle connaît encore par cœur le répertoire à plus
de 90 ans), au théâtre ou au
cinéma à Anvers et Bruxelles, les leçons d'auto-école
(le permis de
conduire n'existait pas encore en Belgique, il suffisait de suivre des cours de
conduite), les cours de danse moderne, les ballades à vélo
,
le canotage au parc d'Anvers
, les galas et réceptions donnés au Consulat de France,
du Brésil ou d'Argentine
(dans lesquels, à leur arrivée, un huissier aboyait leur nom et qualité et
la Marseillaise était jouée en leur honneur), les bals annuels des
différents clubs et associations
ou les séjours chez ses grands-mères à Paris, où elle parcourut les Expositions
Coloniale de 1931
et Universelle de 1937
...
Yvonne et sa sœur aînée étaient entre autres membres
du Cercle Chapelle de Bourgogne , du Cercle anglais, du Cercle Espagnol, de
l'Asociacion-Belgo-Ibero-Americana
dont les
membres faisaient partie de leur cercle rapproché et avec qui elle faisait
régulièrement des excursions dans les Ardennes belges
,
le Cercle Caritas et Laeticia, etc...
Lors des galas donnés par ces cercles,
ma future mère et sa sœur se produisaient quelques fois sur des airs d'opéra, elle au violon, sa
sœur
au piano, chantaient même parfois , et elles avaient alors droit à des entrefilets dans les journaux d'Anvers
à ces occasions
, vantant leurs prestations...
Mes grands-parents invitaient souvent leurs
proches parents de France à venir passer quelques jours en Belgique et ma
future mère pouvait ainsi faire profiter ses cousins et cousines
des plaisirs de son quotidien...
Yvonne avec sa cousine Germaine ÉTENDARD, Anvers 1934
Ma future mère faisait également partie d'une
association de jeunesse, le YWCA , avec laquelle elle partait souvent en longues randonnées dans
les Ardennes belges, participant chaque année à des séjours de 1 ou 2
semaines dans des camps de vacances :
Au camp YWCA de Louette-St-Pierre, Ardenne belge,1935
L'imposante Renault fut rapidement remplacée par un modèle plus moderne, une Plymouth Deluxe PJ Sedan 4 portes :
Bruxelles, 1938 : Yvonne, son père et sa sœur Raymonde
(Cette photo fut prise par des auto-stoppeurs que mon
grand-père prit sur la route d'Anvers à Bruxelles, qui lui en envoyèrent un
cliché)
A partir de 1932 mes grands-parents partirent plusieurs fois par an en
villégiature dans des hôtels ; ils pratiquaient aussi parfois le camping sauvage
sur la côte belge
ou en Isère en visite chez des cousins
. Ma future mère fit ainsi en voiture le tour de
l'Europe, visitant aussi bien les Pays-Bas, l'Autriche, l'Allemagne, le
Luxembourg
, la Suisse, l'Italie
et ses lacs
, Venise
,
Merano
,
les côtes normande et bretonne
, les châteaux de la Loire,
la côte
atlantique jusqu'au Pays basque, l'Alsace comme les Alpes
,
la Riviera française
de Menton
à St-Tropez en passant par Monte-Carlo
,
la Provence
.
Fraîchement diplômée de son école de stylisme
de mode, Yvonne commença à
travailler quelque temps au Grand Magasin "A l'Innovation" de Anvers
dont son père était le directeur, puis partit à Paris faire ses premiers
armes de styliste, tout d'abord dans l'atelier de bonneterie pour enfants de sa
grand-mère Antoinette Duchêne, 3 rue Grenéta (voir page anecdote),
puis dans la Maison de mode Gabrielle Debray,
6 rue Miromesnil, du 01/10/1935 au 30/06/1936 , période où elle fut hébergée à tour de rôle
chez ses 2 grand-mères. Puis elle retourna à Anvers travailler durant 5 mois
comme styliste dans la Maison Andersen-Gallet, du 07/07/1936 au 28/11/1936. Enfin
elle devint secrétaire
d'acheteur pour les Grands Magasins Prisunic-Uniprix-Priba
de Bruxelles, du 02/03/1937 au15/01/1939
.
Puis la Guerre arriva et Yvonne, réfugiée à Morainvilliers, dans la région
parisienne (voir), y rencontra mon futur
père...